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L'Araignée de mer.
Araignées de mer
(Famille des majidés)
La répartition des araignées de mer européennes s’étend de la Manche à l’ouest de l’Irlande au Sahara occidental
La migration se fait sur des distances assez grandes, jusqu’à 90 milles marins de déplacement en 8 mois sur toute l’étendue de la Manche Ouest
La croissance des araignées de mer est le résultat d'une quinzaine de mues successives (changement de carapace) durant les deux à trois premières années de leur vie. Après cette phase, l'araignée devient adulte et ne grandit plus. Son poids peut alors fortement varier entre les individus, allant de 250 gr, pour les plus petits, à plus de 3 kg
Après une migration, parfois de plusieurs dizaines de milles, les araignées se retrouvent près de la côte, pour s'y reproduire, elles se regroupent directement sur l’estran et l’on peut les voir parfois en grande quantités à marée basse lors de coup de chaleur orageuse dans la période estivale entre mai et juillet.
Les femelles fécondées et leurs 40 000 à 500 000 œufs attendront la phase d'éclosion, qui se déroule de juin à octobre.
Les jeunes araignées aussi appelées « mousses » ou « moussettes », sont passées maîtres dans l'art du camouflage ; pour se fondre dans la végétation marine, elles se tapissent à l'aide de leurs pinces d'algues et autres organismes marins.
Les adultes ne sont pas de fins gourmets, placés en travers du courant, ils attrapent tout ce qui passe à proximité et consomment coquillages, algues, petits crustacés, vers marins, moules ou animaux morts.
Les araignées peuvent exceptionnellement se regrouper jusqu'à plusieurs milliers en tas ou agrégats ; de forme relativement conique, de hauteur 60cm et diamètre 90cm. ;l'idée de défense contre les prédateurs est sans doute l'hypothèse de ces regroupements, les mâles dominants protégeant l'ensemble du groupe.
Ces "tas" pourraient également se former soit pour faciliter les rencontres mâles-femelles en vue d'un accouplement ultérieur, soit pour faciliter le regroupement des animaux avant la migration de "descente" vers les aires d'hivernage.
A rappeler que ces « tas » n’ont été observé que très rarement en Manche Ouest.
Cette espèce est évidemment plus facile à observer au printemps, dans l'ensemble des communes côtières.
Les grandes marées permettent également d'observer quelques individus cachés, à marées basses, dans les rochers de l'estran.
En Normandie, hors le régime alimentaire désigné ci-dessus, il était fort courant de pêcher les araignées de mer (même à pied) aux abords des bans de moules dites sauvages dans les années 1960 1990, (1960, années de mes premières pêches à pied)
Constat visuel et questionnement :
Depuis cette date et pour diverses raisons (maladies, surpêche, grattage des fonds marins aux alentours des concessions à l’aide d’engin chenillés, tracteurs et engins divers sur l’estran …), les bans de moules sauvages de Lion, Luc, Langrune, Courseulles et Grandcamp-Maisy pour le Calvados ainsi que ceux de Montfarville, Barfleur, et dans une moindre mesure d’Hatainville au Mont St Michel ont disparu ou sont réduits à leur plus simple expression.
Conclusion personnelle
La raréfaction des bancs de moules sauvages porte à croire que les araignées et bien d’autres crustacés d’ailleurs, se ruent sur les zones conchylicoles tels que les pieux à moules pour se nourrir, surtout en période d’éclosion allant de juillet à septembre,
Le réchauffement actuel de l’eau de mer en été, semble également permettre moins de mortalité des larves d’où une propagation plus forte de ces crustacés.
Moralité :
Les araignées de mer ne mangent plus dans leur jardin, ils s’invitent dans leurs super marchés
MJC
« Dorade rose, sole et tourteau : leur taille minimale de capture augmente !La raie brunette à nouveau autorisée pour la pêche de loisir ! »
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